Sauf exception, toutes nos conférences de 2019 auront lieu à 17:30 à l'Espace Mandela (voir).
16/01/2019 - La Chaîne des Puys et la Faille de Limagne inscrites
au patrimoine mondial de l'UNESCO : pourquoi ?
par Pierre BOIVIN
Laboratoire Magmas et Volcans (LMV)
Université Clermont Auvergne - CNRS - IRD, OPGC
Bahrein, 2 juillet 2018, le site Chaîne des Puys - faille de Limagne est inscrit au patrimoine naturel mondial de l'UNESCO sous l'intitulé : "Haut-lieu tectonique de la Chaîne des Puys - Faille de Limagne".
Quels ont été les arguments scientifiques qui ont permis ce succès ? L'origine de la Chaîne des Puys et plus largement des volcans d'Auvergne, s'inscrit dans l'affrontement des plaques continentales africaine et européenne. Cette collision a déclenché toute une cascade de phénomènes, dont la formation des Alpes, l'effondrement de multiples fossés au travers de l'Europe, l'apparition répétée de volcans et en particulier ceux d'Auvergne. Ce sont les éléments de cette histoire retenus pour argumenter cette inscription qui seront présentés lors de cette conférence.
France
Critère : (viii)
Situé au centre de la France, le bien comprend la longue faille de Limagne, l’alignement des volcans de la Chaîne des Puys et le relief inversé de la Montagne de la Serre. Il s’agit d’un élément emblématique du rift ouest-européen, créé dans le sillage de la formation des Alpes, il y a 35 millions d’années. Les caractéristiques géologiques du bien démontrent comment la croûte continentale se fissure, puis s’effondre, permettant au magma profond de remonter et entraînant un soulèvement de la surface. Le bien illustre de manière exceptionnelle le phénomène de rupture continentale – ou rifting –, qui est l’une des cinq principales étapes de la tectonique des plaques.
06/02/2019 - Histoire et enjeu de la Métrologie
par Christophe Dubois
Consultant métrologie chez Deltamu
Membre du Collège Français de Métrologie
La mesure occupe une place primordiale dans le monde de l’industrie. En effet, toutes les décisions reposent sur des mesures et, pourtant, elles ne sont pas justes. Les décisions prises dans l’entreprise font naître des risques (clients et fournisseurs). À l’heure où plus aucune erreur stratégique n’est permise du fait d’une concurrence mondialisée et agressive, la fiabilité des mesures devient un enjeu crucial.
La métrologie est trop souvent considérée par les industriels comme le service de gestion des instruments de mesure. Deltamu a la volonté de remettre la métrologie à sa juste définition : la science de la mesure. La métrologie redevient ainsi un élément clé de performance et de productivité industrielle. Le métrologue, qui retrouve alors l’essence de sa fonction en garantissant la fiabilité des mesures de l’entreprise, participe activement aux choix et décisions de l’entreprise et concourt
ainsi à l’Excellence Opérationnelle.
L’objectif de cette conférence est de présenter la métrologie, son histoire et ses évolutions et de faire un état des lieux sur la mise en place de la Smart Metrology dans un monde industriel dominé par la digitalisation.
Pour se rafraîchir la mémoire avant la conférence ...
20/03/2019 - De la biomolécule à l'énergie, quelle place pour la production de Biogaz dans le mix
énergétique de demain ?
par Pierre FONTANILLE
Institut Pascal Université Clermont Auvergne
Responsable Scientifique de la plate-forme BIO-VALO
Le défi énergétique et climatique auquel nous sommes confrontés nécessite le développement soutenu des énergies renouvelables. Parmi elles, la production de biogaz produit à partir de matière organique représentera une part importante de l’énergie verte de demain.
Situés au centre de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte et d’une politique de développement durable basée sur la valorisation et le recyclage de la biomasse, les procédés de méthanisation connaissent actuellement un fort développement industriel dans le secteur du traitement des déchets et de la production de biogaz. La capacité installée de production électrique en France représente actuellement près de 2 TWh/ an pour environ 650 unités de méthanisation alors que les projections pour l’horizon 2030 sont de 70 TWh et plusieurs centaines d’unités construites par an.
Mais que se passe-t-il exactement sous ces coupoles vertes caractéristiques que l’on commence à identifier dans nos territoires ? Quels sont les avantages/les risques de cette technologie ? Quelles sont les conséquences agronomiques ? Quelles sont les innovations pour le futur de cette filière ? Quelles biomolécules ? Quel biogaz pour demain : Biométhane, Hydrogène ?
Autant de questions qui trouveront une part de réponse lors de cette conférence.
09/04/2019 - Musique yéyé, scientisme et pseudo-sciences
par Bruno RAKINSKI
Physicien
Directeur Scientifique de l’ADASTA
En ce presque premier avril, nous aborderons, sur un ton léger et en guise d'introduction, les effets de la musique sur les organismes vivants.
Les innombrables approches et méthodes de ce domaine nous permettront d'examiner les pratiques scientifiques et les autres. En particulier, la forte présence médiatique des médecines quantiques orientera notre réflexion sur ce qu'est une science.
Au-delà d'un poisson d'avril, l'impact de la musique sur les processus biologiques servira de fil rouge pour montrer les limites ou les travers de la Science.
Ainsi, le scientisme sera présenté : comme la Science au rang de religion, comme une doctrine pouvant régir toutes les activités humaines et comme une dynamique conduisant à une connaissance fermée.
Les caractéristiques communes aux pseudo-sciences seront également soulignées: absence de vérification expérimentale et ou impossibilité de réfuter les hypothèses proposées, confusion entre causalité et corrélation, traitement statistique erroné, détournement de vocabulaire et de notions scientifiques, arguments d'autorité, fausses citations...
Nous verrons que la Science n'est pas qu'un corpus de connaissances, mais est aussi un ensemble de principes et de méthodes très contraignants.
Notre fil rouge musical nous permettra enfin de conclure que les limites entre ces trois domaines sont parfois floues, et que même des scientifiques contribuent, volontairement ou non, à rendre ces limites poreuses.
par Catherine LENNE
Maître de conférences Université Clermont Auvergne
Chercheuse au laboratoire Piaf (INRA-UCA)
Directrice de la Maison pour la science en Auvergne
14/05/2019 - Perception et sensibilité chez les plantes
Les plantes ne végètent pas ! Dotées de nombreux sens, parfois très similaires à ceux des animaux, elles échangent quantité d’information et de matière. La sensibilité était encore, jusqu’à récemment, réservée au monde animal. Mais depuis une trentaine d’années, on découvre qu’elle est aussi répandue dans le monde végétal.
La perception de la lumière (la vue) est le fait d’organes photorécepteurs présents dans les cellules de la plante. Les végétaux perçoivent leur environnement lumineux grâce à trois grandes familles de photorécepteurs. En fait,la perception lumineuse, est universelle et se décline dans tout le vivant.
Le sens du toucher est commun à toutes les plantes ; il influe sur la croissance. Plus généralement, un « sens mécanique » leur permet de percevoir l’orientation de la gravité et par conséquent leur inclinaison par rapport à la verticale.
La perception des substances chimiques en solution (le goût) ou volatiles (l’odorat) permet aux plantes attaquées d'émettre des molécules qui sont pour elles ou leurs voisines de véritables défenses biochimiques.
Le cinquième sens, l'ouïe, relève de la perception de vibrations mécaniques. Malgré des résultats récents, le sujet fait l'objet de débats, il n’est pas complètement tranché.
Mais de nombreux signaux circulent également à l’intérieur de la plante et fonctionnent comme des relais d’information des signaux extérieurs. Émettre et percevoir des signaux, répondre de façon adaptée, la découverte des étonnantes capacités des plantes a bousculé notre vision de ce monde jusqu'à nous inviter à nous poser la question de l'existence d'une forme d'intelligence.
12/06/2019 - Le cycle benzénique, brique du vivant et délétère dans certaines molécules de synthèse.
par Georges JEMINET
Directeur de Recherche honoraire au C.N.R.S
Membre de l’ADASTA.
Isolé et caractérisé en 1825 par Michaël Faraday, le benzène (C6H6) suscite d’emblée une compétition scientifique pour déterminer l’arrangement atomique de la molécule. La proposition en 1865 par Friedrich Kékulé d’une structure comprenant trois doubles liaisons incluses dans un hexagone régulier carboné constitue un évènement scientifique important. Un demi-siècle plus tard l’apport de la chimie quantique, permet de situer les 6 électrons 2pz du carbone dans un nuage de six électrons p délocalisés avec des niveaux énergétiques différents.
L’étude expérimentale en continu de la réactivité moléculaire du benzène menée par ailleurs conduit à la préparation d’un nombre colossal de dérivés obtenus notamment par la substitution catalysée des H dans la molécule par d’autres atomes de la classification périodique, porteurs éventuellement de fonctions chimiques. La possibilité de créer des arrangements structuraux à l’infini et de différentes tailles, à partir de cette matrice hexagonale très stable, devient une évidence.
La chimie du benzène, appelée aussi chimie aromatique dès le 19 e siècle, conduit à des applications dans tous les secteurs scientifiques tels que les : médicaments, colorants, pesticides, polymères, solvants, plastifiants, détergents, cosmétiques, parfums, additifs alimentaires, explosifs …
En dehors de cette création ininterrompue engendrée par l’activité des chimistes, le cycle benzénique est présent naturellement dans la prodigieuse biochimie du vivant. Dans certains acides aminés ; phénylalanine (F), tyrosine (Y) et tryptophane (W), mais également pour des « messagers chimiques » du système nerveux ou hormonal en ce qui concerne l’être humain.
Dans ce 21 e siècle entamé, la présence notable dans notre environnement (eau, air, aliments …) de nombreuses molécules exogènes venant de la chimie industrielle entraîne un antagonisme néfaste entre celles-ci et les effecteurs naturels propres aux mécanismes biologiques, par exemple dans les messages hormonaux, on parle dans ce cas de « perturbateurs endocriniens ». On se propose de présenter les principaux composés issus de la chimie aromatique qui ont une activité à risque pour la santé humaine, en situant la discussion essentiellement autour des structures moléculaires peu abordées dans les multiples débats publics.
INFO + : Pour les courageux qui seraient intéressés, ce même jour, 12 juin à 20h30, Amphi Recherche du campus des Cézeaux : Conférence de Nicolas Laporte (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (CNRS) et University College de Londres) sur " Le premier mystère de l’Univers : la naissance des étoiles ".
11/09/2019 - Histoires de parfums, volet 2
par Nicole Lair
Professeure émérite, université de Clermont Auvergne
Administratrice de l'ADASTA
Des métiers à l'unisson : des matières naturelles et leurs procédés d'extraction aux nouvelles molécules...
Du castor dans mon parfum ? Une pyramide olfactive... Parlons-en !
Un enseignement de haut niveau : le sens olfactif se travaille, se développe, s'entretient. Le chimiste est sur les rangs, capture les odeurs, sépare, analyse. Les firmes s'activent : tout est prêt... Et c'est la rencontre avec le parfum : son nom ? Artiste et chimiste à la fois, le compositeur du parfum entre en scène et fait ses gammes. Des métiers, un art total ! Guerlain, Chanel, Dior, Hermès et les autres... sont présents.
Le XXIe siècle est là : la production en série affiche son lot de savoir-faire industrieux. Distribution de masse, déferlante de la publicité, course au N°1 des ventes... Combien ça coûte ? Les parfumeurs de niche n'ont qu'une envie : rester libres, face à la pression des modes...
Cette conférence est intégrée au programme de la Fête de la Science 2019
09/10/2019 - Des perturbateurs endocriniens dans nos parfums ?
par Claude Beaudoin
Professeur, Université de Clermont Auvergne
Laboratoire Génétique, Reproduction et Développement (GReD)
Vérification faite, les molécules odorantes utilisées en parfumerie sont-elles aussi inoffensives que l’on pense? Un nombre croissant d’études révèlent que les parfums conventionnels ou non naturels contiennent des molécules chimiques qui peuvent agir comme des perturbateurs endocriniens. Les muscs de synthèse et les phtalates aujourd’hui controversés sont souvent utilisés comme fixateurs dans les parfums tout comme dans divers produits de consommation comme les savons, les cosmétiques et les détergents.
Après un cours rappel sur la notion de perturbation endocrinienne et les principaux organes du système hormonal, nous aborderons des questionnements biologiques plus fondamentaux en lien avec le mécanisme d’absorption et le mode d’action de ces molécules, puis passerons en revue les principaux modèles du vivant disponibles pour appréhender leurs effets néfastes (dose seuil, fenêtre d’exposition, période de latence, effet mélange). Après avoir montré la limite de ces outils d’évaluation, la discussion reviendra sur la place des études épidémiologiques et sur la nécessité de collecter des d’échantillons biologiques adossés à des cohortes pour identifier les mélanges chimiques les plus préoccupants afin d’évaluer les risques pour la santé d’un individu ainsi que sur sa descendance. En conclusion, on entend régulièrement dire que les substances chimiques de notre environnement ont des effets néfastes sur notre santé mais est-ce bien vrai ?
Oui, les parfums conventionnels contiennent des molécules capables de perturber le système hormonal mais au-delà des controverses politico-économiques, plusieurs limites scientifiques compliquent encore aujourd’hui leur évaluation toxicologique.
13/11/2019 - Un cerveau nourri par le sport
par Philippe LUCCARINI
Professeur à l’Université d’Auvergne
Chercheur en neurobiologie au laboratoire Neuro-Dol, INSERM
Président de l’Association AUVER-BRAIN
" Un esprit sain dans un corps sain ! (mens sana in corpore sano !) ". Cette célèbre citation de Juvénal suggère que pour un cerveau bien fonctionnant, il faut un corps bien portant. Et dans nos sociétés sédentarisées, l’exercice physique est devenu indispensable à un corps en bonne santé. Comment le sport améliore notre cerveau, le développe, le protège, le guérit parfois ? Autant de questions qui seront développées tout en montrant que le cerveau du sportif peut être vu comme une magnifique machine dotée d’un énorme potentiel.
04/12/2019 - Soirée conviviale avec
" Sagarmatha, une expédition dans le massif de
l'Everest "
Une introduction à l'adaptation en milieux extrêmes
par Bruno Rakinski, physicien, alpiniste
et directeur scientifique de l'ADASTA
Plus d'une dizaine d'expéditions en une trentaine d'années auront été nécessaires pour atteindre le plus haut sommet de la terre. Si l'Everest s'était laissé conquérir du premier coup, l'exploit aurait été ovationné, puis vite oublié. En fait, ce sont les échecs successifs qui ont donné à la montagne sa véritable dimension.
Le 29 mai 1953, Edmund Hillary et TenzingNorgay atteignent le sommet de l'Everest. Aboutissement prestigieux d'une expédition lourde qui a fait appel à trente porteurs d'altitude, 300 coolies et dix tonnes d'équipement et provisions cheminées au camp de base, puis relayées au cours de nombreuses montées et descentes aux neuf camps installés le long du parcours sur la montagne. Une entreprise colossale menée d'une main de maître par un colonel britannique. Cette réussite offerte au couronnement de la nouvelle reine, Elizabeth II, conduisit Hillary à être honoré du titre de Sir. Cette importante page de l'alpinisme illustre, par contraste, les dérives douteuses de pratiques actuelles dont la presse se fait chaque année l’écho.
Dans le cadre d'une expédition légère (un sherpa, un alpiniste et leur sac à dos), nous tenterons de montrer que moyennant une préparation appropriée, de merveilleuses ascensions sont possibles dans ce massif de l'Everest. Le respect de l'éthique de l'alpinisme sera souligné.
En suivant les traces de sir Hillary, nous découvrirons l'accueillant pays sherpa, des hauts cols enneigés et des sommets faciles en guise d’entraînement et d'acclimatation avant de tenter un enchaînement de trois sommets exigeants. Le montage vidéo qui vous sera présenté relate l'expédition ayant pour objectif les ascensions successives de : l'arrête SW de l'Ama Dablam (6856 m), l'arrête SE du Pumori (7163 m) et l'arrête S du Baruntse (7162m).
Une large place sera ensuite consacrée aux échanges sur les différents aspects de l'alpinisme.
11/12/2019 - L'hibernation chez l'ours brun : mimétisme et recherche médicale
par Etienne Lefai
INRA – Université Clermont Auvergne
Chargé de Recherche dans l’Unité de Nutrition Humaine
L’atrophie musculaire est un mal insidieux qui atteint la personne malade, âgée ou le spationaute sur des vols de longue durée. Comprendre le processus de cette atrophie est donc un enjeu de médecine humaine.
L'immobilisation et la sous nutrition nous conduisent à des pertes musculaires. Mais alors comment l'ours brun arrive t-il à préserver sa fonction et sa masse musculaire pendant la période très particulière de l’hibernation ? Pendant cette période qui dure plusieurs mois, il ne se nourrit pas et n’a aucune activité physique.
Pour répondre à cette question, Etienne Lefai nous fera partager ses thèmes de recherche qui portent sur le métabolisme musculaire et sur les mécanismes moléculaires impliqués dans la régulation de la balance protéique chez l’homme. La balance protéique est l’équilibre entre la synthèse et la dégradation des protéines, molécules très présentes dans les muscles.
Au travers de programmes de recherche internationaux, son modèle d’étude est en effet l’ours brun scandinave comme modèle naturel de résistance à l’atrophie musculaire.
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